"Home is where I want to be
Pick me up and turn me round
I feel numb - burn with a weak heart
(so I) guess I must be having fun"
from the song " this must be the place, by David Byrne.
( *chez moi c'est là que je veux être, ramenez-moi là-bas je me sens si mal. Ecorché vif avec un coeur faible, je pense que je dois avoir eu ma part de rigolade )
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This Must Be the Place est un film franco-irlando-italien de Paolo Sorrentino avec Sean Penn et David Byrne sorti en 2011 et présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2011.
synopsis :
Cheyenne est une ancienne star de rock gothique, maintenant âgé de 50 ans et vivant de ses rentes à Dublin. La mort de son père le ramène à New York et il décide alors de poursuivre, à travers l'Amérique, le tortionnaire nazi de son père à Auschwitz.
critique :
Derrière ce film tiré du titre d'une chanson des Talking Heads ( dont le chanteur david Byrne joue dans le film ) se cache un scénario écrit sur mesure pour Sean Penn qui souhaitait travailler avec Sorrentino après avoir vu son film "il divio". Il compte les aventures d'une rock star sur le retour, perdu dans un no man's land entre Dublin et l'Utah. Le film se veut à la fois un hommage à Paris Texas ( harry Dean Stanton, tient d'ailleurs un petit rôle mais aussi à Sam Mendes, le réalisateur de American Beauty. Enfin, le personnage de Sean Penn lui-même est un clin do'eil à Robert Smith, chanteur de Cure, le groupe gothique phare des années 80.
le film est très " à l'ouest" ( et pas seulement parce qu'il s'agit d'un " road movie" ), mais dans l'ensemble si l'on accepte que l'on ne va pas avoir affaire à un "blockbuster" hollywoodien typé, ça tient la route et on se laisse séduire par cette lenteur, très empruntée à Wim Wenders, et l'on est touché par cette rock star revenue de tout. De l'argent ,de la célébrité, et même de la condition humaine. Le film est aussi une critique de l'Amérique : Les chasseurs de nazis, victimes de leur "vedettariat" ne chassent plus que des octogénaires en fauteuils roulants dans les maisons de retraite ( eh oui, les nazis aussi ont vieilli ! ) ; le progrès social promis par Obama & les démocrates semble partout faire défaut. Amérique figée dans les années 60 qui firent sa gloire . Dans cette amérique là, tout brûle : surtout les pick-ups mais rien ne change, les menus des drive-in et des fast foods au bord des routes égrenant leurs inexorables surplus de calories.
A noter que le film débute à Dublin, en Irlande. Pas un hasard que la rock star Sean Penn se soit réfugiée là. L'Amérique a pathétiquement exporté son " modèle" de désolation vers l'Irlande dans les 90s, pour faire de ce pays non industrialisé une caricature du modèle américain, et le pays, comme la ville y a totalement perdu son âme irlandaise avant de sombrer avec les USA dans la crise économique des années 2000.
Au final un film agréable à regarder, riche de symboles ( trop peut-être ) & une très bonne B.O qui doit beaucoup à David Byrne, autre figure légendaire du rock des eighties avec son groupe Talking Heads. En outre, le film bénéficie d'une maginifique photographie et d'un scénario plein de bons mots d'auteurs. A voir, en se montrant "patient" , j'attends le prochain Sorrentino avec curiosité.