Voilà, j'ai enfin vu le film de Danny Boyle sur Steve Jobs et je suis partagée. D'un coté , c'est un biopic innovant sur le plan du scenario ( au lieu d'y aller dans la continuité, le scénariste a choisi 3 moments clés de la vie du gourou de l'informatique moderne. 1984, 1988 et 1998 ( lancement de Mc Intosh, lancement de Next, lancement de l'IMac).
Les dialogues sont brillants de virtuosité manipulatrice et évoquent sans doute pour une grande part avec réalisme l'ambiance plombée entre la haute finance de Wall Street et les informaticiens dirigés par Jobs et vus comme la manne providentielle par une Amérique en demande d'un sang économique neuf.
Michael Fassbender un de mes acteurs préférés est exceptionnel. Déjà, apprendre le rôle sans se planter dans les termes méandreux du monde virtuel, est remarquable de virtuosité : comme tout le film est composé de dialogues conflictuels, on sent que Fassbender a une présence théâtrale certaine et est investi dans le rôle. La tragédie en 3 actes style shakespearien version 2.0.
Les autres acteurs le suivent mais clairement de manière assez poussive. Enfin, interrogation finale : qu'aurait donné ce projet, s'il n'avait pas été abandonné en route par David Fincher ( réalisateur de The Social Network) ? Le résultat, je trouve, s'en ressent. On a l'impression d'un film patchwork, où chacun apporte sa virtuosité, son efficacité mais où, au final, il manque un chef d'orchestre. Or, précisément c'est ainsi que Jobs définissait son "job" au sein d'Apple : chef d'orchestre. un coup de pouce de l'au-delà, depuis une tablette numérique, de la part du maître lui-même aurait été sympa afin de donner au film l'aura spirituelle qui fait défaut au film...