Geronimo, Chef amérindien des Apaches Chiricahuas (1829-1909).
Geronimo est né en Juin 1829 en Arizona dans la tribu des Apaches Bedonkohe. Fils de Taa di tlish hn et de Gha den dini "Celle qui est traversée par la lumière", il n'a jamais été chef, mais en tant qu'homme-médecine et guerrier reconnu et respecté, il eut une grande influence sur les Apaches Chiricahuas.
Géronimo est admis au conseil de guerre des Apaches Chiricahuas en 1846. En 1858, après le meurtre de sa mère, de sa femme et de ses trois enfants par l’armée mexicaine près d’un village appelé Kas-ki-yeh par les Apaches, il commence des raids de représailles en territoire mexicain. On dit que Geronimo a fait un rêve la veille du jour où les hommes blancs sont arrivés, il aurait rêvé que des hommes de couleur blanche viennent sur leurs terres pour les exterminer. Il venge sa famille le jour de la saint-Jérôme 1859. Les cris des Mexicains invoquant Saint Jérome (Géronimo ! Géronimo !) pour leur défense, l'inspirent et il prend alors son nom de guerrier. Plus tard, lors d'une autre attaque surprise, les Mexicains tuent sa nouvelle épouse et son fils.
En octobre 1862, il participe avec Cochise à la bataille d'Apache Pass. En janvier 1863, Mangas Coloradas malgré l'opposition de Géronimo, se rend dans la petite ville d'Apache Tejo pour y signer un traité de paix. Il y est torturé et assassiné. En 1871, après près de dix ans de guerre contre les États-Unis, les Apaches Chiricahuas, alors dirigés par Cochise, négocient un accord de paix. Ils obtiennent la création d’une réserve sur leurs terres. En 1876, la réserve Chiricahua cependant est fermée par les autorités américaines. La plupart des Indiens sont déportés vers la réserve de San Carlos, aride et désertique mais Géronimo, Naiche et Juh réussissent à s’enfuir. Géronimo est arrêté l’année suivante au Nouveau-Mexique par l’agent John P. Clum et transféré à San Carlos. Libéré, il s’enfuit de la réserve quelques mois plus tard. Il gagne le Mexique où il vit de pillages, avant de regagner San Carlos en 1879.
En septembre 1881, Naiche, Géronimo et Juh s’enfuient à nouveau de leur réserve. Ils lancent de violentes attaques contre les colons blancs avant de s’évanouir dans les montagnes mexicaines. En novembre 1882, ils y abattent les 22 soldats mexicains du capitaine Juan Mata Ortiz.
Les raids des Apaches débordent du côté États-Unis : en mars 1883, 26 colons américains sont tués. Le général Crook est chargé de protéger la population blanche et entreprend de traquer les Apaches hostiles dans leurs repaires mexicains. Un camp découvert par les éclaireurs apaches de Crook est attaqué en mai 1883. Les leaders apaches acceptent alors le principe d’une reddition. En 1884 Geronimo s’établit de nouveau dans la réserve de San Carlos.
Géronimo et ses guerriers en 1886
Le général Nelson Miles qui est chargé de le poursuivre avec 5000 hommes et des milliers de volontaires. 3 000 soldats mexicains sont aussi mobilisés contre les Apaches au sud de la frontière. En marge de la poursuite de Geronimo, le général Miles fait déporter en Floride les Chiricahuas vivant en paix dans la réserve de San Carlos. Pendant plus de 5 mois, Geronimo et ses partisans réussissent à passer entre les mailles du filet, utilisant la surprise, la mobilité et les connaissances des Apaches des modes de survie dans des conditions extrêmes. La capacité à disparaître de Geronimo était attribuée selon son peuple à des pouvoirs de prémonitions qui l'avertissait de la présence de l'ennemi, pouvoirs liés à son statut de chaman. Épuisé, fatigué de se battre, il finit par se rendre le 4 Septembre 1886 avec 16 guerriers, 12 femmes et 6 enfants. « C’est la quatrième fois que je me rends » dit-il.
Sur ordre spécial du président Grover Cleveland, il est placé sous surveillance militaire étroite à Fort Pickens en Floride avec 14 de ses braves. Le climat humide de la Floride s’avère malsain pour les Apaches habitués à celui du désert et plusieurs d'entre eux décèdent. Les survivants sont ramenés à Fort Sill, en Oklahoma, en 1887. Geronimo se convertit alors au christianisme et devient fermier. Il regrette cependant jusqu'à la fin de ses jours de s'être rendu. Il vend des souvenirs à la Louisiana Purchase Exposition en 1904, participe à la parade d'inauguration de Théodore Roosevelt en 1905.
Il dicte l’histoire de sa vie en 1906 avant de mourir d'une penumonie à Fort Sill, en Oklahoma, le 17 Février 1909. Son dernier vœu est d'être enterré sur les terres de la rivière Gila.
Gila River, Nouveau Mexique, là où est né Geronimo.